La Tasmanie, une île où une forme de magie enchanteresse opère, une île aux multiples paysages avec une faune et une flore uniques et extraordinaires, une île qui se mérite dans le sens où elle ne s'ouvrira à vous que si vous êtes patients et que si vous le souhaitez vraiment. L'île que je rêvais de visiter depuis si longtemps !
Après avoir passée toute la journée sur le ferry, me voilà donc arrivée en Tasmanie, à Devonport ! Un vieux rêve qui se concrétise !
Après une bonne nuit, je prends la route en direction du sud-ouest par une journée incroyablement ensoleillée, il semblerait que l'hiver soit arrivé la veille avec des trombes d'eau... Comme promis par tous ceux qui m'en ont parlé, ma route se trouve être très vallonnée, sinueuse et me mène à travers un décor fabuleux. Tout en se rapprochant de l'imposant Mount Roland, je passe par Sheffield, une ville réputée pour ses peintures murales gigantesques. Chaque année, 9 artistes mondiaux triés sur le volet peignent sur un thème imposé. C'est juste époustouflant et interpellant !
Par une météo malheureusement beaucoup moins clémente je me dirige ensuite vers Cradle Mountain – icône de la Tasmanie – par une interminable côte qui m'amène sur un plateau à 900 m où la végétation est rare et drue. C'est l'endroit idéal pour y observer le wombat, tranquille marsupial à la mignonne petite bouille et qui se confond totalement avec les touffes d'herbe environnantes. C'est également le bon endroit pour rencontrer le malicieux diable de Tasmanie qui restera très discret avec moi... heureusement probablement car il est quand même un des animaux les plus agressifs qui existe sur Terre, quand il n'a pas juste envie de vous piquer vos chaussures durant la nuit... Quant aux montagnes, même si j'ai clairement le sentiment de les avoir méritées, elles resteront timidement cachées derrière une épaisse couche de nuage...
Je descends ensuite du plateau vers Queenstown au coeur de la forêt pluviale de l'ouest tasman. Une météo digne de la région en hiver, i.e. des pluies intenses et glaciales espacées de quelques rares et courtes accalmies, a eu raison de mon courage... Je trouve alors refuge quelques jours chez une charmante dame qui m'accueille à bras ouverts et avec toute la chaleur dont les australiens peuvent faire preuve.
Ces quelques jours m'ont permis de récupérer un peu de la fatigue accumulée et de découvrir cette région si humide et si sauvage. A pied et en voiture cette fois ! Marche dans la forêt pluviale peuplée de ces gigantesques fougères de 2-3 m, parsemée de cascades d'eau dont la plus haute de Tasmanie, Montezuma falls. Balades aux bords des lacs plus ou moins artificiels, beaucoup de barrages ayant été construits pour subvenir aux besoins en électricité de l'île. Ils n'en sont pas moins magnifiques, ils appellent même à la méditation... Ils sont également le lieu idéal pour observer l'ornithorynque si étrange et timide, pour profiter de la fin de la journée et observer les nappes nuageuses flâner à la surface de l'eau et le balais des couleurs qui se succèdent, pour une balade à pied ou une sortie en kayak, pour de l'introspection... Découverte de l'Océan Sud indomptable et puissant sur des plages littéralement du bout du monde. Visite des petites villes où il semble facile de disparaître dans une vie à la fois simple et rude.
J'ai aussi eu l'occasion de traverser l'immense parc national de Cradle Mountain entre Queenstown et Derwent Bridge pour aller visiter The Wall. Ce parc est marquant par son aspect sauvage qui semble intact par endroit comme si personne n'avait réussi à pénétrer l'épais bush... The Wall, c'est l'histoire de la Tasmanie à l'arrivée de l'homme blanc racontée par le biais de panneaux en bois sculptés sur 3 m de haut et 100 m de long. Les sculptures sont d'une telle précision chirurgicale, l'auteur a un regard si lucide et fait montre d'une telle empathie que je suis assaillie par des émotions et sensations très intenses... Pour plus d'informations vous pouvez vous rendre sur le site Internet officiel : www.thewalltasmania.com.au.
La météo n'étant pas sur le point de s'améliorer, je décide de rejoindre le lieu de Workaway plus tôt que prévu et de ne pas continuer l'exploration de l'île en vélo. Le soir de mon arrivée une aurore australe s'est manifestée (interaction entre des particules chargées venant du vent solaire et le champ magnétique terrestre). En plus d'être au bon endroit le soir où l'indice planétaire est suffisamment élevé, il faut avoir un bon appareil photo réglé spécifiquement pour avoir la chance d'observer l'aurore sur photo... Tel ne fût pas mon cas... J'ai juste observé une lueur verdâtre à l'horizon !
Me voici donc dans une ferme d'élevage de cochons pour environ 3 semaines à quelques km dans les terres de Penguin, jolie petite ville de la côte nord. Mon boulot comprend tout un tas de tâches allant du nourrissage des cochons, la vaccination des nouveaux-nés en passant par la fabrication des saucisses – chorizo – steaks à hamburger, le nettoyage d'un peu tout (la terre rouge et la boue générée par les cochons s'infiltrent partout... sans parler de l'odeur), ... Cette nouvelle expérience très intéressante a également été enrichie par la communauté dans laquelle j'ai vécue : une douzaine de volontaires de tous horizons !
Durant mon séjour, un 4x4 mis à disposition m'a permis de visiter l'île durant mes quelques jours de congés. Ma première escapade est, sans surprise, Cradle Mountain que je découvre enfin sous un soleil radieux. Je profite de la journée pour faire une randonnée me permettant de passer par différents lacs et monts autour de Cradle Mountain, aux décors à couper le souffle... Une journée magique qui se clôture par la rencontre avec une maman walaby nourrissant son petit et avec mon premier wombat (pas de photos dignes de ce nom malheureusement...) !!!
La côte nord ouest est la destination de ma seconde escapade. Cette région assez habitée et agricole est jalonnée de charmantes petites villes. En suivant cette côte, j'arrive... Devinez où ;-) ?!?! J'arrive à « The edge of the world », littéralement :-D !, où l'Océan Sud si sauvage se déchaine sous les quarantièmes rugissants (vents furieux bien connus des navigateurs se déplaçant au niveau de la latitude 40°), les amas de troncs d'arbres éparpillés sur la plage en témoignent. Ici, aucune terre ne me sépare de l'Antarctique et de l'Amérique du Sud. Je suis au bout du monde, ça laisse songeur !
Je termine mon séjour en Tasmanie par un road trip de 4 jours pour visiter le Sud et la côte Est de l'île. Ma première escale est Latrobe où les ornithorynques ont élus domiciles. J'ai l'immense honneur d'en observer un durant 15 min en plein jour ! Emouvant ! D'autant plus qu'il s'agit pour moi d'un des symboles de la Tasmanie.
J'emprunte ensuite une route un peu moins directe qui me fait découvrir des monts à la forme bien spécifiques, comme s'ils étaient sortis verticalement de terre. Le Great Lake est également sur mon chemin. Il est juste comme son nom l'indique !
Je rejoins ensuite Hobart, la capitale de la Tasmanie, ville accueillante où il fait bon se balader. Le Mont Wellington qui surplombe la ville et la protège des intempéries m'offre une vue imprenable sur l'agglomération et les alentours. Je suis chanceuse d'être à Hobart durant le Dark Mofo festival à l'ambiance à la fois gotique et détendue où chacun profite des mets et boissons proposés par les producteurs de l'île, dont le fermier pour lequel je suis volontaire. Assis autour d'un bon feu de bois, vous pouvez également profiter de petits concerts se donnant à l'extérieur dans une atmosphère chaleureuse et conviviale.
Je mets ensuite cap vers la côte Est qui m'accueille avec un climat beaucoup plus clément que dans l'Ouest ;-). Je passe une journée dans la presqu'île de Freycinet où différentes balades me mènent à des points de vues plus époustouflants les uns que les autres. Malheureusement je n'observerai pas les si nombreux dauphins et baleines qui passent par ici... Par contre, la journée se termine dans le village de Bichenot où je me retrouve accroupie entre le bush et la plage au plein milieu des petits pingouins bleus qui regagnent leur nid à la tombée de la nuit. Un moment émouvant et tout simplement magique... couronné par un levé de pleine lune sur l'océan, émerveillement garanti...
C'est semble-t-il également l'endroit idéal pour observer les diables de Tasmanie si vous avez envie de payer une agence... Les diables sont actuellement difficiles à observer car peu nombreux, leur race ayant été proche de l'extinction à cause d'un cancer de la peau. Des spécimens résistants à cette maladie sont en cours de réintroduction dans le milieu naturel.
Mon road trip m'emmène ensuite à la Bay of fire qui est bien connue ici pour ses magnifiques plages de sable blanc à perte de vue, l'eau turquoise de son océan et les rochers recouverts d'une algue rouge écarlate qui met le feu à ce paysage éblouissant. Des plages aux allures paradisiaques mais dont la température de l'eau aura raison de mon envie de baignade !
Il est ensuite temps de prendre la route du retour vers la ferme en faisant une halte à Launceston où je fais une balade le long des gorges qui sont quasi au centre ville.
Mon périple en Tasmanie se termine par le retour en vélo à Devonport où je reprends le ferry pour Melbourne où m'attend une autre aventure excitante !!!
Suite au prochain épisode donc ;-) !
En espérant vous faire toujours voyager avec moi, je terminerai le post par une pensée que je vois souvent affichée chez mes hôtes :
« Live every moment, Laugh everyday and Love beyond words »
* « Explore the possibilities » est une des indications qui apparait sur les plaques d'immatriculation de l'état de Tasmanie et qui finalement résume assez bien mon voyage sur cette île.